Le melting pot américain réserve bien des surprises, l’apparition par exemple de voix singulières qui échappent aux influences et modes les plus en phase avec le présent pour développer d’emblée des personnalités musicales à l’originalité marquée, si malgré tout parenté musicale il y a, elle se rattache à la tradition new-yorkaise actuelle dans son urgence créatrice.
Rudresh Mahanthappa doit-il à son ascendance indienne et par là à son éventuelle connaissance de la musique du sous-continent sa façon très singulière de s’inscrire dans le jazz contemporain; doit-il à sa maîtrise des rythmiques indiennes cette immense maîtrise de mise en place et cette vélocité dont il témoigne; cette sonorité très nasale qu’il possède est-elle due à l’influence du shenaï indien?
Le pianiste Vijay Iyer, également d’origine indienne, autre forte personnalité à la complicité plus que parfaite avec Mahanthappa a-t-il lui aussi bénéficié d’un capital musical lié à son origine?
Finalement, peu importe, par contre ce qu’il est capital de relever, c’est que de nouvelles voix majeures du jazz sont apparues avec l’arrivée sur le devant de la scène de Mahanthappa et de Iyer. Mentionnons encore les présences dans une rythmique à l’élasticité phénoménale du batteur Dan Weiss et surtout du bassiste François Moutin.
Un concert qui sera des plus excitants et qui promet un choc musical.